On distingue les différents types de voiliers par leur nombre de mâts mais aussi par leur gréement.
Le gréement désigne les voiles du voilier et l’ensemble des espars (accessoires) et manœuvres (bouts) nécessaires à son fonctionnement.
Voici comment distinguer tous les types de voiliers !
Identifier un type de voilier c’est reconnaître un type de gréement. Il y en a quatre principaux :
Le gréement Marconi
Le gréement Marconi ou bermudien, est né aux USA au début du XXe siècle. Il se caractérise par la présence d’une seule voile triangulaire (équipée d’une bôme) sur chaque mât. Facile à manier, c’est le type de gréement installé sur tous les voiliers modernes.
Le gréement aurique
On reconnaît un gréement aurique du premier coup d’œil grâce à son “flèche”, cette voile triangulaire est hissée au mât sur sa vergue (une sorte de seconde bôme), au dessus de la grand-voile, appelée alors misaine, et donne aux voiliers classiques ou historiques qui en sont équipés, une allure immédiatement reconnaissable.
Le gréement latin
Dans ce système antique à une seule voile, une antenne est hissée sur le mât pour la porter.
Ce gréement est toujours utilisé sur certaines embarcations voile-aviron.
Le gréement carré
Utilisé depuis l’antiquité, le gréement carré comporte des voiles rectangulaires montées sur le mât sur des vergues horizontales auxquelles il est fixé. On appelait aussi ces voiles des phares.
Ce type de gréement n’existe plus que sur de rares voiliers anciens témoignage du patrimoine nautique mondial.
Ces quatre types de gréement sont montés sur des voiliers équipés d’un ou plusieurs mâts qui peuvent être équipés de gréements différents. De ces combinaisons naissent les types de voiliers.
Le sloop
Au moyen-âge, un sloep désignait une chaloupe, en néerlandais.
Voilier équipé d’un seul mât, muni d’une bôme, d’un seul étai et qui porte une grand-voile sur son mât et une voile d’avant sur son étai, c’est le sloop, le gréement le plus répandu aujourd’hui.
Grâce à ses deux voiles aux surfaces variables (merci aux prises de ris) , la manœuvre du sloop (bermudien) manœuvre est relativement aisée. La grande majorité des voiliers modernes sont grées en sloop bermudien.
Un sloop Beneteau First 53
Le cotre
Le mot cotre, ou côtre, dérive de l’anglais “cutter” pris dans le sens de la vitesse de ces bateaux capables de fendre (couper, to cut) les flots.
Un cotre est un voilier, aurique ou bermudien qui porte deux étais et est capable de porter simultanément deux voiles d’avant.
L’Island Packett 485 est un cotre bermudien moderne de grande croisière
Des cotres aurique, comme le Renard, portent un flèche au-dessus de leur grand-voile tandis les sloops bermudiens ne portent qu’une seule grand-voile.
Le Renard, un côtre à hunier, réplique du très rapide bateau du corsaire maloin Surcouf.
Certains cotres portent un petit mat très en arrière, avec une bôme dépassant de l’arrière du bateau, le tapecul, on parle alors de cotres à tapecul de dundee ou de yawls en anglais.
Manitou, le Yawl du président US John Fitzgerald Kennedy.
Le catboat
Un catboat est un voilier équipé d’un mât unique, en général non haubané, et portant une grand-voile unique. Les canots misainiers qui grouillaient en bretagne au siècle dernier ou les pointus méridionaux d’avant l’avènement des moteurs étaient tous des canots misainiers, équipée d’une grand-voile, la misaine, et d’un flèche.
Les jonques chinoises sont des exemples de catboat tout comme les dériveurs de sport Optimist, Finn, laser et Moth. Le chantier français Ikone produisait jusqu’à récemment des catboats.
Un Ikone 6.50 m
Le Ketch
Le ketch est un voilier à deux mâts dont le mât arrière s’élève moins haut que le mât avant , sans toutefois que sa bôme ne dépasse du bateau.
Les voiliers Amel étaient presque tous des ketch avant la dernière génération des années 2015 et suivantes.
Si le gréement d’un ketch est plus compliqué à manier que celui d’un sloop, il permet un fractionnement de la voilure et une adaptation de la toile au temps plus aisée.
Un Amel Super Maramu 2000
La goelette
La goélette est un voilier à deux ou trois mâts de hauteur identique.
Son gréement se fractionne bien mais ses deux grand-voiles, dans un gréement marconi, nécessitent une bonne main d’œuvre à bord.
Tara est une goélette bermudienne à deux mâts bien connue.
Le trois mâts
Ce type de bateau, qui ne se rencontre plus que sur de rares emblèmes navigant des temps héroïques de la navigation à la voile.
Un trois mât peut porter des voiles carrés (trois mât carré), des voiles auriques (goélette à trois mât), ou encore un mélange des deux types.
Le Bélem, un trois mâts barque
Le quatre mâts
Extrapolation du précédent type, les 4 mâts connurent leur heure de gloire au XIXe siècle, époque à laquelle ils couraient les mers pour livrer leurs cargaisons le plus rapidement possible, celles-ci se négociant en fonction de leur rareté ou disponibilité. Les plus rapides vendaient mieux leurs marchandises.
Tout comme le trois mât, le quatre mât peut porter des voiles carrées, aurique, marconi ou un mélange des trois.
Le Sedov (1921) habitué des fêtes de Brest, est un quatre mât barque
Le cinq mâts
Ces coursiers des mers, qui finirent torpillés en grand nombre durant la première guerre mondiale, étaient des voiliers métalliques, équipés de mâts, vergues et souvent gréement courant et dormant en métal seuls capables d’encaisser les efforts gigantesques transmis par les surfaces colossales de voilure qu’ils portaient.
Le Club Med 2, une goélette à cinq mâts.
Le six mâts
Dans un effort désespéré de concurrencer la vapeur sur des transports de cargaisons à faible valeur par tonne, une série de 10 goélettes marconi à 6 mâts vit le jour entre 1900 et 1910 sur la côte est des USA.
Les faibles coûts d’exploitation générés par l’absence de carburant et des équipages réduits ne parviennent à enrayer l’inéluctable : l’arrivée de la vapeur qui ne souffrait d’aucune absence de vent…
Le six mâts Wyoming
Le sept mâts
Le Thomas W. Lawson représente l’unique exemplaire de sept mâts (il devait en compter 8) qui prit jamais la mer en 1902.
Cette goélette marconi à sept mâts de 400’ (122 mètres de longueur), qui était aussi destinée au transport du charbon aux USA fit naufrage en 1907.
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