Technologie des bouts : Les amarres

Les amarres sont des bouts qui disposent de caractéristiques bien précises.

Quels sont leurs types, qualité, et mode de fabrication, et comment préserver ces précieux accessoires ?

Un bateau amarré à  un quai, un catway ou sur une bouée, ballotté par la mer et le vent, fait subir de fortes contraintes à ses amarres.

Gare aux dégâts si on se servait, pour s’amarrer, de drisses ou d’écoutes, des cordages (bouts) aux caractéristiques toutes différentes.

Les caractéristiques d’une bonne amarre

La principale différence existant entre une drisse, une écoute et une amarre tient dans l’élasticité des dernières.

Les amarres sont réalisées de telle sorte qu’elles restent capables de s’allonger, sous charge, de 10 à 15 % de leur longueur tout en restant capables de reprendre leur forme et taille initiales.

Cette caractéristique élastique participe à un amortissement des efforts et procure sécurité à l’amarrage et confort à bord.

Amarrés avec une écoute, le bateau serait violemment rappelé à chaque vague ou effort porté sur l’écoute. Cette élasticité préserve chaumards et taquets.

Une bonne amarre reste souple, pour se lover (s’enrouler) facilement, même pleine de sel, et résiste vaillamment aux rayons UV.

Pour choisir son diamètre, une habitude facile à retenir consiste à ajouter “4” à la longueur du bateau (exprimée en mètres) pour obtenir le diamètre de ses amarres en millimètre !

Ainsi un voilier de 12 m s’équipera en amarres de 16 mm.

Cette règle est valable pour les amarres réalisées en polyester.

Quel types d’amarres ?

On trouve, sur le marché, des amarres réalisées en matière synthétique ou naturelle.

Celles faites en polyamide -nylon-, sont les plus élastiques. Ce sont des amarres utilisées sur des bateaux légers.

En revanche, côté résistance à l’abrasion et coût, le polyester l’emporte haut la main, mais offre un module d’élasticité plus faible.

Enfin, les amarres polypropylène flottent, mais leur résistance à l’abrasion et aux UV est assez moyenne.

On fabrique les amarres de deux manières.

Les amarres fabriquées par toronnage et sont très élastiques et résistantes, faciles à épisser et bon marché.

Un amarre toronnée Blackgear Meyer Sansbœuf

Les amarres fabriquées par tressage sont des produits plus techniques qui offrent comme principaux avantages la souplesse et leur facilité à se lover.

Gainées, elles gagnent une résistance accrue au ragage (au frottements).

Keywest MS, une amarre tressée et gainée Meyer Sansbœuf

Préserver ses amarres

Le marin soigneux désireux d’allonger la durée de vie de ses amarres réalise des gaines sur ses amarres destinées à porter aux points de ragage (frottement) habituels. Un gainage au passage d’un chaumard joue ainsi le rôle de pièce d’usure et souffre avant que ne soit attaquée l’amarre elle-même.

Les amortisseurs mécaniques, montés sur les amarres, encaissent la majeure partie des efforts d’élasticité demandés par l’amarre et sont bien utiles lors des longues périodes d’immobilisation à quai.

Un amortisseur d’amarre Unimer

Le bon rangement des amarres contribue à leur tenue dans le temps.

Il s’effectue sous la forme de glènes, assez larges, l’amarre bien lovée, pas trop serrée, en évitant coques, nœuds et plis.