La fabrication des cordages

Bouts et cordages sont réalisés par toronnage ou par tressage.

Ces techniques produisent des résultats différents selon que l’on recherche, élasticité, raideur ou souplesse.

La fabrication des bouts par torronnage

Une amarre toronnée polypropylène des Corderies Lancelin

Ce procédé, fort ancien, consiste à torsader des fibres pour en faire des fils, puis à torsader des fils pour en faire des torons puis des torons pour en faire des bouts.

Afin de pouvoir en torsader de grandes longueurs, Louis XIV crée la Corderie Royale de Rochefort, une manufacture spécialisée dans cet exercice.

Les cordages toronnés sont des cordages composés de 3 ou 8 torons dans lesquels les torons sont torsadés en un câble unique.

Les bouts toronnés sont très élastiques et faciles à épisser.

La fabrication des bouts par tressage

Pour faire une fibre, les industriels fondent des polymères puis les extrudent au travers d’une filière chauffée, à une vitesse de passage élevée (60 km/h).

Les fibres sont tressées en filaments eux-mêmes torsadés en fuseaux.

Le tressage de l’âme

Le tressage de l’âme (image Corderie Lancelin)

Installés sur un métier à tisser, 12 à 24 fuseaux sont tressés pour former l’âme du bout. Selon le type de tressage, qui s’apparente à la réalisation d’un scoubidou, on obtient des tresses plus ou moins élastiques acceptant des rayons de courbures plus ou moins serrés.

La gaine

Tressage de la gaine (image Corderie Lancelin)

Une tresse laissée nue, exposerait ses fibres à l’abrasion des bloqueurs, réas, etc.

Pour lui conférer des propriétés de résistance à l’abrasion, on l’entoure d’un tube de protection, la gaine.

Si l’usure contrôlée de la gaine est normale, il n’en va pas de même pour l’âme. Une âme entamée implique la recoupe ou le remplacement du bout. Pour cette raison, il est judicieux de prévoir une surlongueur sur les drisses permettant la recoupe de ces dernières et le déplacement de l’extrémité en contact avec les réas rageurs de tête de mât.

On prévoit ainsi une longueur totale de drisse égale à 2,5 x la hauteur du mât et on coupe 20 cm chaque année après le désarmement.